Recurrence (Jean Meyrand)
5 mars 2005
Page 9 (3 novembre 2004)
Bon voilà la traduction de la page 9 que j'ai faite tout à l'heure à
l'arrache encore une fois. Donc c'est pas du français hihi. Quelques précisions:
les titres d’œuvres figurent entre parenthèses, j'aurais dû mettre tout en
italiques, je sais. J'ai pas trop le temps de bosser dessus en ce moment mais
quand j'ai quelques minutes je m'y remets promis.
Les détails de l'idée d'origine de KOR.
-Itono: Je voudrais poser quelques questions au sujet de votre chef d’œuvre
"KOR". Tout d'abord au sujet de son origine. C'est une question qui
nous vient d'un(e) Italien(ne), dans quelles circonstances avez-vous créer
l'histoire de kimaore?
-Matsumoto: "Orange Road"... ça remonte un peu mais l'idée en
elle-même vient de ma première publication dans l'hebdomadaire Shônen Jump qui
s'étale de 1983 à 1984. Je pense que j'ai été publié pour la première fois dans
Shônen Jump vers le 17 ou le 18 avril, peut-être à partir du quinzième numéro,
excusez-moi si je me trompe. Avant "Orange Road", j'avais conçu un
projet de série. Mais il fut intégré à la fin de "Graffiti"
(compilation des histoires courtes des débuts de Matsumoto Izumi) sous le nom
de "Spring Wonder".Quand j'ai commencé à concevoir cette histoire, ça
ressemblait à une histoire d'amour entre un garçon et une fille, une comédie
romantique en somme, puis l'idée des super pouvoirs m'est sommairement venue
en tête. Elle a été refusée. Pour quelles raisons, je l'ignore, mais je pense
que c'est parce que ça manquait un peu d'impact.
Comme cela avait été refusé, j'ai eu l'intention de refaire une histoire y
ressemblant en corrigeant l'originale et en y intégrant des éléments comme les
super pouvoirs ou bien le milieu scolaire, une nouvelle histoire. Et c'est ainsi que naquît "Orange Road". Donc, si il n'y avait pas eu
ce refus d'origine, est-ce qu'"Orange Road" n'aurait pas vu le jour?
Comme la production d'origine a été refusée, c'est donc un projet de série
différent du nom d"Orange Road" qui est né.
(ci-dessus un extrait de la page 231 de "graffiti").
Voilà donc pour la page 9.
Page 10 (9 janvier 2005)
La traduction de la page 10 du premier fan book, dans un français encore
très moyen. Je n'ai aucune connaissance sur la hiérarchie qui existe au cœur
d'une société de publication de manga, la traduction des différents postes dans
ce qui suit peut donc comporter quelques erreurs importantes. Allez hop:
-Matsumoto: Au sein de Shûeisha, les réunions du comité de rédaction ont lieu
systématiquement à chaque nouvelle parution. En ce qui concerne l'hebdomadaire
Shônen Jump, il y a le bureau de rédaction 3 où les rédacteurs se réunissent en
grand nombre. On y trouve le directeur de la rédaction, le sous-directeur de la
rédaction, le chef... d'ailleurs en-dessous de ce chef chaque poste revient à
un simple rédacteur.
Ces personnes se rassemblent toutes pour les réunions; je pense sans aller
jusqu'à y inclure le directeur de la rédaction, le sous-directeur étant présent
lui.
Les propres "préposés" des rédacteurs étaient chargés des oeuvres en
développement, de connaître la période de parution... en fait, ce n'était pas
tant: "il y a une oeuvre intéressante, et si on la publiait?" mais à
la place quelque chose, qui donnait l'impression d'un programme, était décidé,
du style: "Quel mois, quel mois, quel mois? Quel numéro, quel numéro, quel
numéro?". Voilà comment ça se passait pour les parutions dans Jump.
Je ne me souviens plus vraiment du nombre des réunions au cours d'une année,
mais le nombre limite d'ouvrages à paraître sous forme de manga y était décidé.
Maintenant ce nombre est environ de 20, à cette époque il était de 17 ou 18
parutions environ, le plus bas ayant été de 3 ou 4. Pour le renouvellement des
séries, il fallait choisir trois nouvelles parutions en manga et donc une
réunion eut lieu pour laquelle mon "préposé" fut Takahashi Toshimasa.
Takahashi, qui est malheureusement décédé (il était directeur de publication
jusqu'à sa mort le 24 janvier 2003, à l'âge de 44 ans. Il est entré à Shûeisha
en 1981), et qui deviendra directeur de publication par la suite, était mon
préposé et a présenté "Spring Wonder" qui s'est vu refuser après
qu'un rédacteur lui ait dit quelque chose du genre: "désolé mais ce n'est
pas le moment!". J'ai donc recommencé mon travail. Un fait amusant que je
n'ai jamais révélé jusqu'à présent, celui qui m'a dit "oui" lorsque
j'ai dessiné Orange Road s'appelait Horie Shin'yoshi (NR: lecture des kanji à
vérifier). En un mot, le plus haut supérieur de l'équipe de Takahashi était en
fait le chef. Ce dernier n'était qu'autre que Monsieur Horie, qui travaille en
tant qu'administrateur-délégué pour Comic Punch (un magazine de manga publié
par Shinchôsha et dont la rédaction est à la charge du magazine Coamix chez
Shushikisha).
Voilà, si vous y comprenez quelque chose...
Note CyberFred (9 janvier 2005)
Merci, Jean pour ce travail pas facile à réaliser.
Cet extrait nous apprend clairement la manière dont les nouvelles oeuvres sont
sélectionnées grâce à l'intervention des préposés auprès des rédacteurs. On
connaît maintenant le nom du préposé d'Izumi Matsumoto et celui qui a accepté
l’œuvre de KOR. Ce fan manga est plus riche en information qu'on ne le
soupçonnait. J'attends vraiment la suite avec impatience.
A propos de la mort de Takahashi Toshimasa, j'ai trouvé cette info :
Takahashi Toshimasa (44), editor of the manga Shuukan Shonen Jump died
suddenly during a press conference for the new animation "One Piece, The
Movie". The press conference, which was being held on a boat in Tokyo Bay,
was promptly cancelled
Merci à toi, Jean pour tout.
Page 11 (10 janvier 2005)
Bon voilà la page 11. Je précise après vérification que "Horie"
est la bonne lecture des caractères du rédacteur et supérieur hiérarchique de
Matsumoto. Dans ce qui suit, c'est toujours Matsumoto qui a la parole.
En ce temps-là, les mangas dont était chargé Monsieur Horie au sein de Jump
étaient Hokuto no Ken, City Hunter, ou encore Cat's Eyes. Dans le groupe dirigé
par Monsieur Horie se trouvait donc Monsieur Takahashi. Monsieur Horie a donc
jeté un œil sur le script de Spring Wonder et l'a refusé. Je pense qu'à la
place de ce script le projet de parution qu'attendait l'équipe de Monsieur
Horie à cette époque était le script de Orange Road. Takahashi, simple
rédacteur au sein de l'équipe de Horie, a apporté mon œuvre Orange Road. Horie
l'a lue et a demandé d'y faire des améliorations, du moins c'est mon
impression.
C'est pourquoi l'escalier de 100 marches qui se trouve au début de l'histoire
d'Orange Road fut rajouté plus tard. Le script d'origine ne comportait pas un
tel commencement mais comme on m'a dit "En tout cas le début de l'histoire
n'a aucun impact", "Apporte une histoire dont le début laissera des
traces dans les esprits"… Dans l'histoire d'origine, au début de celle-ci,
Kyosuke, qui venait de changer d'établissement scolaire, rencontrait
brusquement Hikaru et Madoka à la sortie de l'école. Mais ce n'était en fin de
compte pas très intéressant et Horie a proposé: "Pourquoi tu ne ferais pas
en sorte que Madoka et Kyosuke seuls se rencontrent au début de
l'histoire?". Et tout en me demandant si l'idée d'Horie était bonne, j'ai
commencé à réfléchir au lieu de rencontre et j'ai pensé à un escalier situé
près d'un lieu qui ressemblerait à un parc… quant au chapeau de paille, c'est
aussi une de mes idées.
Le fait qu'avant la brusque rencontre à l'école il y en ait une autre à
l'extérieur de l'établissement scolaire est une idée de Horie. En fait, le
début de l'histoire est ainsi parce qu'Horie m'a conseillé de faire de la
sorte. C'était un rédacteur très intelligent. Il connaissait très bien la
fabrication des mangas, ce qui l'a amené à fonder lui-même une maison
d'édition: Comic Punch.
(Illustrations tirées du chapitre spécial "Matsumoto Izumi va à
Chiba": l'illustration du bas de la page précédente est issue de la page
295 et l'illustration du haut de cette page est issue de la page 296).
Page 12 (10 janvier 2005)
Voilà la page 12, très intéressante je pense:
LES INSTRUCTIONS DES REDACTEURS
- Itono: Au sujet des conseils de la part des rédacteurs que vous avez
mentionnés, je pense que Takahashi n'était pas devenu la personne centrale.
Est-ce qu'à partir du tout début vous receviez des conseils directement de la
part de Horie?
- Matsumoto: Au début, en fait au commencement de la parution, il y avait des
moments où j'étais en contact direct avec lui, et d'autres plus indirects. En
fait, j'ai rencontré Horie à plusieurs reprises. A partir du commencement de la
parution, je le voyais très peu. C'était presque toujours Takahashi… Au début
de la parution, les trois premiers ouvrages étaient en stock. En somme c'était
les trois scripts rédigés avant le commencement de la parution. Orange Road est
paru depuis avril 1984 et j'avais commencé à écrire moi-même les scripts en
décembre 1983 environ. Pourquoi? Parce que la parution était prévue pour
décembre 1983. Le script avait été accepté. Donc j'ai commencé à rédiger le
script en décembre 1983. Plus précisément, je crois que c'était début janvier
1984. A ce moment on m'a dit: "Il a été décidé de publier ton œuvre, donc
commence à écrire une série basée sur ce script!". Et lorsque j'ai demandé
quand cela allait être publié, on me disait que ça dépendrait du stock de
scripts, mais que les intentions de la rédaction était de commencer à publier
mon œuvre en avril 1984. Quand j'ai demandé ce que je devais faire jusqu'à
cette échéance, on m'a répondu de rédiger environ trois œuvres.
Un peu avant, j'avais complètement arrêté le design des personnages et c'est
peut-être vers janvier 1984 que tout était prêt à ce niveau. Visuellement,
Madoka aurait ce visage, Kyosuke aurait ce visage…Je pense que le design des
personnages de cette époque est celui que l'on trouve dans Orange Road dans le
volume 1 de Comic On. C'est pourquoi ce sont des personnages tournés de côté.
Il y a peut-être aussi des dessins vus de face. J'étais en grande partie
influencé par Eguchi Hisashi, donc j'ai copié son style. On m'a dit de rédiger
en gros un script par mois, un à un… ah non, je me suis trompé…on m'a dit de
rédiger trois scripts, trois manuscrits plus précisément.
On m'a dit d'achever trois manuscrits jusqu'en avril. Un script en lui-même
était peut-être achevé en un mois à peu près. Après avoir conçu un script,
commence la rédaction de celui-ci et je pense qu'en l'espace de trois mois
environ, les trois scripts et la rédaction des manuscrits des trois premières
histoires furent achevés jusqu'en avril. Je me suis empressé de tout dessiner
seul.
J'ai presque tout dessiné seul et si je n'ai pas pu respecter les délais
impartis, c'est qu'il y avait une partie désagréable du travail pour laquelle
j'ai demandé de l'aide. Une personne du staff m'a apporté son aide d'urgence
pour préparer une partie qui demande beaucoup d'efforts: les arrières-plans.
Pour la première histoire, j'ai tout dessiné moi-même, jusqu'aux
arrières-plans. A partir de la deuxième histoire, c'est un assistant qui s'est
donc chargé des arrières-plans, et je pense que les dessins ont donc un peu
évolué.
Pages 13 et 14 (11 janvier 2005)
Voici les pages 13 et 14. A la fin de la page 14, Itono pose une
question à Matsumoto. Je la reporterai dans la traduction de la page 15. A
noter aussi que sur la page 14, il y a des choses écrites de façon manuscrite.
Mais rien d'intéressant. Voilà, bonne lecture.
"Le grand frère d'Hikaru": entrée dans une relation à quatre.
- Itono: Question suivante: est-ce que dès le départ vous aviez l'intention de
mettre en place une relation triangulaire? Vous avez dit tout à l'heure que la
proposition d'une rencontre particulière entre Madoka et Kyosuke émanait de
Horie. La rencontre entre Hikaru et Kyosuke est simplement une scène où Kyosuke
met un ballon dans le panier de basket opposé. D'ailleurs, Hikaru assiste
simplement à la scène et donc pour Kyosuke ça n'a rien de particulier. Je pense
qu'on peut plutôt parler de rencontre particulière de son point de vue
lorsqu'il la rencontre par hasard dans les locaux de l'école. En ce qui
concerne la relation triangulaire, est-ce que vous aviez décidé dès le départ
que Kyosuke serait attiré par Madoka?
- Matsumoto: Oui,
j'avais pratiquement décidé que ça se passerait comme ça. Pour être plus
précis, et bien que cela ait été refusé par la suite, il y avait une relation à
quatre dans le premier manuscrit.
- Itono: Une relation à quatre?
- Matsumoto: En fait, en plus de Kyosuke, Hikaru et Madoka, il y avait encore
un autre garçon qui figure sur la couverture de Jump la première fois qu'Orange
Road a été publié dans ce magazine. Cet "homme mystérieux" n'est-il
pas célèbre? C'est le frère de Hikaru. Il s'appelait Hiyama … Kenji ? Comment
il s'appelait déjà? C'est également indiqué dans la base de données du volume 1
de Comic On avec d'autres précisions sur la nature de ce personnage. J'avais donc
conçu une histoire comportant une relation à quatre tournant autour de ces
quatre personnages.
Le grand-frère de Hikaru et Madoka étaient amoureux, et dès le début Kyosuke
était amoureux de cette fille qui avait un petit ami.
Dans le script d'origine, le grand-frère de Hikaru était plus sombre que cette
dernière.
- Itono: Qu'en était-il des rapports entre Kyosuke et Hikaru?
- Matsumoto: C'est plus tard qu'ils se mettent en place. Au tout début, il y a
la relation entre Madoka et le grand-frère de Hikaru; et Kyosuke qui aime
Madoka sans retour. Donc tout commence par une relation triangulaire. Cela a
été refusé par les membres de la rédaction et cette partie a été retirée. Cette
scène avec le frère de Hikaru tenait sur dix ou quinze pages à peu près. Il
faisait partie d'une bande de motards et a fait son entrée en scène en
chevauchant une moto. Le fait que Madoka et lui soient amoureux s'éclaircit
alors. Jusqu'au moment de la bagarre (N.R.: peut-être la première bagarre où
Madoka se bat avec trois, quatre mecs) l'histoire est la même, mais ensuite il
apparaît au guidon de sa moto et repart en trombe. Voilà qui conclut la
première histoire.
Ensuite, on m'a dit que c'était trop rébarbatif. Mais il n'y avait pas de
raisons pour que ce personnage figure en couverture du Jump contenant la
première histoire. C'est pourquoi la rédaction et le préposé ne pouvaient pas
complètement le refuser dans un premier temps, même s'ils souhaitaient le
faire. Et donc conformément à un arrangement préalable, afin que ce personnage
n'apparaisse pas, j'ai mené l'histoire comme si il n'était jamais apparu.
"Ce personnage n'apparaîtra encore pas dans le numéro de la semaine
prochaine?", "C'est étrange! Alors le grand-frère n'apparaît
pas?" disais-je aux rédacteurs. Au fur et à mesure, les rédacteurs
évitaient de toute façon ce personnage. Je faisais en sorte de ne pas faire
apparaître ce personnage comme convenu. Puis comme il n'est jamais réapparu ça
en est resté là.
Bien-sûr il y a aussi des parties de mon œuvre qui ont été retirées. Mais une
chose qui apparaît et qui a été enlevée doit bien apparaître à un moment ou un
autre. Je pensais cela mais il ne pouvait apparaître. Je voulais en parler lors
de l'arrangement préalable mais c'était impossible.
J'avais décidé tout des personnages de Madoka et du grand-frère de Hikaru.
J'avais posé le fait que Madoka ne serait pas vierge. Kyosuke en aurait eu
connaissance plus tard. C'était plutôt dense.
Pages 15 et 16 (12 janvier 2005)
Voici les pages 15 et 16. Pour la page 16, j'ai omis les trois
dernières colonnes, puisque la phrase se poursuit sur la page 17.
- Itono: C'est dense en effet. Est-ce que les rapports entre Kyosuke et le
grand-frère de Hikaru sont mauvais?
- Matsumoto: Ils sont rivaux.
-Itono: Kyosuke était un rival à l'origine?
- Matsumoto: J'avais l'intention de dessiner le grand-frère de Hikaru très
beau. Par contraste, Kyosuke devait être plutôt repoussant. C'est pourquoi je
pense qu'il serait devenu plus laid.
Dans Maison Ikkoku apparaît Mitaka. Il est beau, maniéré et riche. J'avais donc
pensé que le frère de Hikaru serait en tout cas un beau garçon, viril, chef
d'une bande de motard et agréable.
C'est pourquoi c'est un personnage qui ressemble à Mankichi (Togawa), le héros
de Otoko ippiki taishô. Un défenseur de la justice, très fort. J'avais
l'intention de faire un beau personnage faisant partie d'une bande de motard,
ressemblant au personnage qu'avait dessiné Kusunoki Michiharu pour son manga
Aitsu no Rarabai à la même époque dans Shônen Magazine.
En revanche, Kyosuke serait vaincu et il ne deviendrait pas un héros (rires).
Je voulais les dessiner. Il semble que d'indésirables personnes se soient
interposées. En fait la rédaction détestait ce personnage (N.R.: le frère
d'Hikaru).
(N.R.: ci-dessous la page 16)
Au sujet des relations familiales.
- Itono: Le grand-frère de Hikaru a fait son apparition. Dans Orange Road, on
peut voir 3 des cousin(e)s du personnage principal. Dans Spring Wonder, on peut
voir deux personnages dont les rapports sont ceux de parents éloignés: c'était
une fille adoptive et sa grande-sœur qui en avait la responsabilité. Pourquoi
avez-vous autant recours à ce genre de relations entre parents éloignés? Et
est-ce qu'il y a une raison particulière au fait que vous ayez mis en place des
relations avec les cousin(e)s?
Au contraire, en ce qui concerne les frères et sœurs, dans le cas de Hikaru (et
à la volonté de la rédaction), on a essayé de cacher un personnage, de sorte
qu'il n'est pas apparu par la suite; et dans le cas de Madoka, sa grande-sœur
est bien apparu mais…
- Matsumoto: Tout d'abord, parlons brièvement de la famille Kasuga. Kyosuke est
le héros de l'histoire et les explications commencent par une histoire avec
toute la famille de celui-ci. Pourquoi ai-je dessiné une famille? Parce que
pour mettre en place la série, il y a une partie avec des personnages un peu
fouineurs. Ce genre de rôle est nécessaire.
A l'école, ce sont peut-être d'abord Komatsu, puis ensuite Madoka et Hikaru qui
semblent devenir rivales, puis une fille qui s'intéresse à Kyosuke apparaît.
Quoi qu'il en soit, s'il n'y a pas d'incidents dans une histoire, ça ne va pas.
Dans chaque histoire, Kyosuke s'attire des ennuis par son caractère indécis.
Note de Jean Meyrand (12 janvier 2005)
Oui justement moi aussi je me demande: il y a Akane et son petit
frère (dont le nom m'échappe là). Mais qui est le (la) troisième cousin(e) ? Je
vois pas.
Il est écrit sur la page 16:
"(...) メインキャラ3人のイトコが出てきますけど..."
Je vois pas comment
on peut traduire ça par autre chose que "3cousin(e)s du personnage
principal". Sauf s'il s'agit en fait de "personnages
principaux". Et dans ce cas il y aurait un ou une cousine d'un autre
personnage important du manga qui ferait son apparition à un moment donné. Mais
ma mémoire fait défaut.
Si quelqu'un sait...
Erratum de Jean Meyrand (16 janvier 2005)
Je me suis aperçu hier que j'avais oublié de traduire la deuxième
moitié de la page 16, vu que j'avais zoomé sur la moitié haute de la page.
Ensuite j'ai dû commettre quelques erreurs de traduction (dont une qui est
quasi-sûre). Je vais donc revenir à maintes reprises sur le texte, le temps que
des japonais m'expliquent quelques subtilités de la langue orale (notamment
l'expression
どろどろ). Désolé pour la faible qualité
du français dans l'ensemble, le problème est que je n'ai pas trop le temps pour
le moment, donc je traduis un peu à la va-vite sans revenir sur la traduction,
ce qui explique les redites, redondances, etc.
Au fait vous m'avez pas dit pour les cousin(e)s de Kyosuke, y'en a combien dans
le manga (comme Ben, je n'en vois que deux: Akane et son petit frère)?
Note de TCV (16 janvier 2005)
Dans
le manga, on voit apparaître comme cousin(e)s pour les personnages principaux :
- Kyosuke -> Akane (manga, OAV) et Kazuya (manga, film pilote, série TV)
- Hikaru -> Tatsurô (uniquement dans le manga, c'est le prof de gym gaffeur)
- Madoka -> Shuu (manga, série TV, OAV)
Donc il s'agit des 3 cousins des personnages principaux.
Et dans la version animée, Tatsurô n'apparaît pas (et ce n'est pas une grosse
perte !!).
Dans toutes les fanfics que j'ai lues, j'ai vu citer les personnages d'Akane,
Kazuya et Shuu, mais jamais Tatsurô, mais je compte le faire.
TCV, qui est en train de rédiger les enfances de ces personnages et qui en
tient compte.
Voilà,
Note de Jean Meyrand (16 janvier 2005)
Merci TCV.
En fait, il semblerait que ce soit: "les cousin(e)s des trois personnages
principaux (donc Madoka, Kyosuke, Hikaru)."
J'ai demandé à une amie japonaise, qui a réfléchi dix ans environ, pour me dire
que ça devrait être ça, mais qu'elle n'en était pas sûre.
Franchement, je pense que je vais carrément écrire à Itono une fois que j'aurai
tout traduit (c'est-à-dire en 2010) pour lui demander des précisions sur la
véritable signification de certaines choses. Le plus drôle est que visiblement
cette interview est bourrée de fautes de japonais: j'en ai eu confirmation
auprès de quelques Japonais "Mais c'est pas du japonais ça!"
"Bah si c'est écrit dans une interview". Enfin bon ça me facilite pas
la tâche et ça me ralentit même assez sérieusement. Je m'y remets dès que
possible. Bises.
Complément : Travaux sur le dessin de l’équipe de Matsumoto dans l’édition japonaise
Post de Jean Meyrand (8 septembre 2004)
Je viens de lire que
quelqu'un cherche à savoir d'où vient le dessin où l'on voit l'équipe de
Matsumoto et lui-même en train de bosser sur le manga dans une petite pièce. Ce
dessin est dans le tome 2 de l'édition au format Jump Comics, pages 182-183. Du
moins dans la deuxième édition Jump Comics qui date du 15 mai 1985. Mes excuses
si vous avez déjà répondu à la question, rendant ce message inutile. Bonne
continuation et bravo pour le site.
Posts d’Aruchesute (11 septembre 2004)
Je sais pas si
quelqu'un va traduire cette image (quelle horreur l'écriture manuscrite pour le
japonais), mais en la parcourant et pour suivre l'idée des 'choses' qu'ils
aiment ou qui les inspirent comme 'Phoebe Cats', on peut voir un 'playboy' sur
le sol Pas
la peine de traduire et vous l'avez tous vu hein ? Sinon vers la télé テレビ on peut lire:
QUOTE |
|
Bah ouais... un magnétoscope pour aller avec la télé et une petite note qui
précise qu'on peut aussi y regarder 'Cream Lemon' !
Et en bas à droite de l'image:
QUOTE |
中森明菜のケレンダ |
Calendrier de Akina Nakamori
Un bureau de mec ça non ?
c'est カレンダー et pas ケレンダ sorry
Puisque ça vous a
plu... quelques autres petites choses... j'ai pas mal de difficultés sur
certain Kanji, c'est tellement bien écrit
la Zone au dessus de VHS
C'est un 'oshiire', un placard où les Japonais range le futon et les trucs pour
dormir. C'est donc là que Matsumoto izumi range son matos pour piquer un
roupillon
Vers les cassettes audio sur le sol
Ben c'est le lecteur k7, avec lequel il semblerait qu'ils écoutent, si je
comprends bien, le soprano, 杉真理 (Masamichi Sugi).
Vers le Bureau du milieu, l'assistant qui fait un signe V
ヤマハポーターサウンド
humm je sais pas ce que c'est, je pense que c'est un petit synthé portable
Yamaha.
le seul qui n'est pas representé comme un humain (Matsumoto), du texte
décrit un coin de son bureau
Alors là pas simple il semblerait que ce coin soit appelé le 'je sais pas quoi'
des Sargasses et qu'il fasse peur aux personnes concernés. il est précisé que
de nombreux objets ont disparus dans cette zone.
Note: c'est vers la mer des Sargasses que se trouve le triangle des
bermudes. Ce qui explique la blague.
Bon voilà c'est vraiment de la traduction à l'arrache comme on dit, toute
correction est la bienvenue.
Post de Jean Meyrand (12 septembre 2004)
Pour le petit texte à
côté de Matsumoto:
この机の周辺は道具類のサルガッソと呼ばれ、関係者から恐れられている!(消えるとなかなか出てこない )
Traduction possible: Les environs de ce bureau sont appelés "les Sargasses
du matériel (à dessin sans doute)" et sont craints par les intéressés (les
personnes concernées oui). S'ils disparaissent, ils sont longs à réapparaître.
Bref, apparemment Matsumoto a la mauvaise habitude de paumer le matériel.
Sinon amusant également, tout en bas au milieu du dessin:
超空間感知レーダー (しめきり前になると担当氏の気配を感知する)
Ce qui donne de façon très littérale: Radar-détecteur supersidéral (juste avant
le bouclage, détecte l'humeur de Monsieur le Préposé)
Le préposé en question doit être la personne qui est chargée de récupérer les
planches pour la publication dans Shônen Jump.
Pour ce qui est du "oshiire" Aruchesute, il est précisé que
"Matsumoto dort". Sous-entendu: c'est une feignasse par rapport aux
autres. L'utilisation du が dans まつもといずみがねる met l'accent
sur sa personne: "C'est Matsumoto qui dort" devrait-on traduire. Ce
commentaire est rajouté je pense pour justifier la présence d'un oshiire dans
la salle de travail, ajoutant un effet comique et un bon foutage de gueule sur
la personne de Matsumoto.
Post d’Aruchesute (12 septembre 2004)
Cool à 2, ce dessin est
presque totalement traduit finalement...
Oui pour le 道具類 c'est le 類 qui me dérangeait dans la traduction... Mais comme je
l'avais dit, la 2ème fournée était à l'arrache
Et donc effectivement c'est bien Matsumoto qui dort (je disais 'C'est donc là
que Matsumoto izumi range son matos pour piquer un roupillon'). Mais ta
traduction et tes précisions sont bonnes Juste
une chose, même si c'est pour 'vanner' Matsumoto, Je pense que tous les studios
ont un oshiire. C'est assez connu qu'ils dorment tous là-bas.
par contre je suis pas vraiment d'accord pour:
超空間感知レーダー (しめきり前になると担当氏の気配を感知する
Radar-détecteur supersidéral <- la trad n'est pas littérale, une trad
littérale donnerait je pense: Super radar du sens de l'espace. ok ! Ça donne
rien... lol Et je ne comprends pas la blague. Mais sidéral est relatif aux
astres, à l'espace et ce n'est pas cet espace là auquel kuukan se réfère. Du
coup ta trad serait peut être une bonne adaptation d'un humour qu'on ne peut
saisir
pour la suite je traduirai plutôt par: Quand le bouclage approche, il détecte
M. le préposé.
Alors qui est ce gars ? le directeur éditorial ? Un type qui ramasse les
planches ? Aucune idée de comment traduire ce poste...
En tout cas thanx pour ta contribution Jean, et celles à venir, vu que tu vas
peut-être pas être d'accord avec tout ce que je viens de dire
Post de Jean Meyrand (13 septembre 2004)
Yo Aruchesute ! Tout
d'abord merci pour tes remarques, c'est vraiment sympa de pouvoir comparer nos
traductions respectives.
Je vais commencer par corriger ma traduction de この机の周辺は道具類のサルガッソと呼ばれ、関係者から恐れられている!(消えるとなかなか出てこない )
J'ai écrit: Les environs de ce bureau sont appelés "les Sargasses du
matériel (à dessin sans doute)" et sont craints par les intéressés (les
personnes concernées oui). S'ils disparaissent, ils sont longs à réapparaître.
En fait je voulais dire: S'il disparaît, il est long à réapparaître. Le
"il" concerne le matériel. En fait au début j'avais traduit 道具類 par "les outils" (pluriel donc). Et
j'ai oublié de rectifier ensuite.
Sinon pour tes remarques:
Je suis assez d'accord avec toi pour le しめきり前になると.
Le になると marque une idée de
progression que j'ai pas jugée utile de retranscrire dans la traduction. La
tienne est donc meilleure sur ce point. Pour la suite, le 気配 qui a plusieurs sens, mais dont le plus
pertinent ici selon moi est "l'humeur, l'état d'esprit" (sens proche
de 気分 ou 気持). Si on retient le sens de "l'apparence,
l'aspect", ça donne ta version. Bref difficile de trancher.
Pour le 超空間感知レーダー, ma traduction est un
peu exagérée (et donc pas si littérale que ça), mais je pense que c'était le
but recherché par l'auteur du texte. C'est le 超 qui donne un effet comique. Tu as raison quand tu dis que 空間 ne fait pas référence à l'espace au sens de
celui qui est au-dessus de nos têtes (avec les étoiles et tout), mais avec le 超, il y a une idée de transcendance (supra-; sur-; ultra-),
genre gros film de science-fiction avec plein de superlatifs: "prends mes
supers rayons lasers de la mort inter-sidéraux dans la gueule" (par
exemple ).
Attention, le 超 concerne 空間, et pas le radar (sinon on aurait 空間感知超レーダー). Enfin j'espère ne
pas me tromper. Pour le 感知, 感知する signifie
pressentir, flairer, détecter, percevoir. Donc 感知= la perception, la détection (pas exactement détecteur
c'est vrai). Pour en revenir à 超空間, une traduction
possible serait "longue-portée", mais on y perd pour le côté SF.
Bref c'est pas si simple que ça, mais bon je pense qu'on s'approche
suffisamment du sens exact. Merci bien en tout cas
Il reste des trucs à traduire sur ce dessin?
Post d’Aruchesute (13 septembre 2004)
Salut
Bon pour faire court... Je suis d'accord avec toutes tes remarques et
corrections Sauf
une...
Je ne pense pas que 気配 puisse être traduit
par l'humeur ou l'état d'esprit. De quel dictionnaire tu tiens cette définition
?
Je viens de vérifier et je trouve:
気配 air, signe, indice,
apparence, trace
ex: 人の気配がする (Il semble qu'il y ait
quelqu'un)
Mais je ne trouve rien en rapport avec l'humeur (aucun exemple). Il y a des
livres entier sur les mots et expressions qui contiennent 気, ce kanji compose des mots qui veulent dire bien des
choses
D'autres choses sur le dessin... Je ne sais pas... il y a 'les fenêtres',
facile de deviner où, les 'bibliothèques' facile de deviner où... et à gauche à
côté du dossier 'screen tone', il y a un 'climatiseur' et euuh les noms des
assistants qui doivent être quelque part sur le site de CyberFred, ce qui
éviterait les multiples possibilités de lectures
Pour le radar, comme je le disais, ton 'adaptation' est probablement dans
l'esprit de la blague qu'ils ont voulu faire et que j'avoue ne pas vraiment
comprendre dans sa version originale
Post de Jean Meyrand (14 septembre 2004)
Yo Aruchesute,
pour 気配, il existe bel et bien
un sens proche de 気分 ou 気持 (cf mon dico unilingue). Sinon pour le nom des
assistants (seulement ceux du dessin hein), c'est 八田 (Hatta), 小島 (Kojima) et 広野 (Hirono). Bises et à bientôt.
Post de TCV (14 septembre 2004)
Salut Aru et Jean,
A propos des personnes présentes sur ce dessin.
Matsumoto Izumi
C'est d'habitude まつもと泉
Sur ce dessin, on lit まつもといずみ
Le kanji 泉 signifie source,
fontaine et peut aussi s'écrire いずみ
Hatta Kazuya
八田一也 (cf le compère de
Komatsu Seiji)
Sur ce dessin, il n'y a que le nom de famille 八田
Hirono Mitsuru
広野充
Sur ce dessin, il n'y a que le nom de famille 広野
Kojima xxx
Sur ce dessin, il n'y a que le nom de famille 小島
小島 signifie aussi une
petite île.
Si quelqu'un arrivait à trouver ailleurs le prénom, cela permettrait de savoir
si cette personne est connue pour autre chose.
Au dessus du nom des trois assistants, il y a marqué, je crois, leur rôle.
アシスタントの (assistant + particule
"no" indiquant la possession)
Le kun (くん) indique leur rang.
Voilà,
Post de TCV (17 septembre 2004)
QUOTE (Aruchesute @ 14 Sep 2004 11:19) |
||
Salut Jean et TCV,
|
Salut Aru,
C'est même confirmé dans le fanbook "Recurrence" que vient de
m'envoyer Olivier avec les précisions suivantes :
Extrait de la page 25 en anglais
--------------------comics number
Izumi Matsumoto 1-18
Mitsuru Hirono 1-18
Kazushi Hagiwara 11-18
Kazuya Hatta 1-12
Yusuke Kozima 5-18
Tetsuyasu Usui 17-18
Takeshi Okazaki 14-18
Mamoru Matsushita 17-18
(nota : en rômaji Hepburn, on écrit "ji" mais en Kunrei-shiki, on
écrit "zi")
Pour le manga de Lone Wolf, c'est Goseki Kojima.
TCV
Post de Jean Meyrand (24 décembre 2005)
Pages 16 à 22
Page 16
Au sujet des relations familiales.
- Itono: Le grand-frère de Hikaru a fait son apparition. Dans Orange Road, on
peut voir 3 cousin(e)s des personnages principaux. Dans Spring Wonder, on peut
voir deux personnages dont les rapports sont ceux de parents éloignés: c'était
une fille adoptive et sa grande-sœur qui en avait la responsabilité. Pourquoi
avez-vous autant recours à ce genre de relations entre parents éloignés? Et
est-ce qu'il y a une raison particulière au fait que vous ayez mis en place des
relations avec les cousin(e)s ?
Au contraire, en ce qui concerne les frères et sœurs, dans le cas de Hikaru (et
à la volonté de la rédaction), on a essayé de cacher un personnage, de sorte
qu'il n'est pas apparu par la suite; et dans le cas de Madoka, sa grande-sœur
est bien apparu mais…
- Matsumoto: Tout d'abord, parlons brièvement de la famille Kasuga. Kyôsuke est
le héros de l'histoire et les explications commencent par une histoire avec
toute la famille de celui-ci. Pourquoi ai-je dessiné une famille ? Parce que
pour mettre en place la série, il y a une partie avec des personnages un peu
fouineurs. Ce genre de rôle est nécessaire.
A l'école, ce sont peut-être d'abord Komatsu, puis ensuite Madoka et Hikaru qui
semblent devenir rivales, puis une fille qui s'intéresse à Kyôsuke apparaît.
Quoi qu'il en soit, s'il n'y a pas d'incidents dans une histoire, ça ne va pas.
Comment Kyôsuke s'attire-t-il des ennuis ? Cette question est au centre de
chaque histoire.
Donc j'ai mis en place des personnages comme ceux de Manami ou de Kurumi, cela
recouvre peut-être la question suivante au sujet de la genèse des personnages
mais les rôles des personnages qui se mêlaient de la vie privée de Kyôsuke
étaient donc tenus par les cousin(e)s, la famille…
Kazuya est un garçon, un petit personnage qui s'interpose entre Madoka et
Kyôsuke, détient le secret de leur relation et représente une menace. En somme,
une personne qui provoque un incident, comme celui qui consisterait à révéler
la nature des rapports entre Madoka et Kyôsuke, est nécessaire.
Du reste, la famille Kasuga possède une chose qui donne un air de famille à
chacun de ses membres, que ce soit Kyôsuke, Manami ou encore Kurumi. Par
exemple, pour les rôles de proches un peu fouineurs, Kurumi utilise ses supers
pouvoirs et met Kyôsuke dans l'embarras.
Mais Kurumi ne suffisait pas, il manquait d'autres personnages venant
s'interposer. Des personnages s'apercevant à moitié des rapports entre Kyôsuke
et Madoka, comme celui de Kazuya capable d'utiliser la télépathie et qui ce
faisant comprend tout d'un seul coup. Il y a aussi le personnage d'Akane qui
apparaît dans l'histoire, personnage naissant, mais jolie jeune fille qui
possède également des supers pouvoirs et qui viendra s'immiscer dans la
relation entre Kyôsuke et Madoka. Il y a donc aussi une partie comportant
l'intrusion des membres de la famille de Kyôsuke lorsque l'histoire manque de
ressort.
Mais le personnage d'Akane me plait bien. Il en va de même pour celui de
Kazuya. Avec ces deux personnages, l'histoire a gagné en ampleur, je pense
particulièrement qu'une sensation de tension dans l'histoire est apparue avec
eux.
Page 17
Etre en relation avec Kazuya signifie qu'il pourra lire dans votre cœur , y
découvrir la vérité, et qu'il risque de tout révéler à un moment donné. Mais il
se tait en présence d'autres personnes. Normalement, à partir du moment où il
comprend tout (au sujet des sentiments de Kyôsuke pour Madoka), il devrait tout
dire… mais il ne le fait pas. S'il le faisait ce serait sans doute la fin de
l'histoire, mais cela apporte du suspense à l'intrigue. En fin de compte, s'il
s'agissait d'une personne détestable ou d'un ennemi, il aurait peut-être tout
révéler, mais le fait qu'il soit tantôt un ennemi et tantôt un ami est rendu
possible par l'introduction de liens parentaux.
- Itono: Et il entre librement dans la maison (des Kasuga). En revanche, le
professeur Toba (NDR: cf le tome 14 de l'édition poche Jump Comics) qui est le
cousin de Hikaru… ou encore, ça reste assez flou, mais il y a aussi le cousin
de Madoka, Sawada chan (Sawada Shûichi), qui joue dans un groupe. (ci-dessus un
extrait de la page 233 du deuxième tome de l'édition Aizô) (NDR: pour
"Aizô", lecture des caractères à vérifier, vu qu'il s'agit d'un nom
propre, y'a toujours des surprises).
- Matsumoto: Ils étaient parents ?
- Itono: Ils devaient certainement l'être. On l'apprend vers la fin de
l'épisode intitulé "Jalousie au Beat" dans le tome 4, durant la scène
de présentation des musiciens (NDR: le tome 4 est celui de l'édition poche Jump
Comics. Page 25, troisième case, Madoka rassure Kyôsuke sur la nature de ses
rapports avec Sawada en lui révélant qu'ils sont cousins. En outre, je pense
que "Beat" fait référence au nom du club dans lequel le groupe donne
un concert: Mersey Beat).
- Matsumoto: Ah oui! Pour rassurer Kyôsuke…
- Itono: Donc que ce soit vraiment son grand-frère ou autre chose peu importe
n'est-ce pas ?
- Matsumoto: Ah, c'est vrai, ils étaient cousins, j'avais oublié. Un parent de
Madoka !
Au sujet des
ingrédients de l'histoire.
- Itono: Passons maintenant aux questions relatives aux sources de cette
histoire et aux lieux dans lesquels elle se déroule.
- Matsumoto: Avant cela, j'aimerais apporter quelques précisions. J'ai dessiné
"Orange Road" en étant bien-sûr influencé par exemple par les shôjo
manga (NDR: manga pour filles). Mais encore une fois l'idée des super-pouvoirs
vient de l'écrivain américain de science-fiction Zenna Henderson (NDR: euh pour
le "Zena", je ne me suis pas cassé la tête, j'ai traduit bêtement en
rômaji, mais il y en a sûrement parmi vous qui le connaissent et qui pourront
corriger, correction par TCV, "Zena Anderson" est la transcription en
rômaji de "Zenna Henderson", une romancière SF). Elle a écrit
"People Series" (NDR: là encore, à vérifier, les katakana c'est pas
marrant tous les jours, note de TCV : en France, cela s’appelle
"Chroniques du Peuple") dans lequel une famille dotée de
super-pouvoirs vit cachée dans un village. Un voyageur arrive dans ce village
et sympathise avec ces gens. Il ne s'agissait pas d'une histoire de combats
avec des super-pouvoirs, mais juste d'une série apaisante. Dans ce lieu isolé,
vivait caché une famille dotée de super-pouvoirs… c'est de là que vient l'idée
des super-pouvoirs dans "Orange Road". (Note de Itono: il semblerait
que Matsumoto ait lu les deux livres au format poche traduit en japonais).
Page 18
- Itono: A ce propos, dans le roman de Zenna Henderson, les membres de la
famille doté de super-pouvoirs sont-ils des extra-terrestres ?
- Matsumoto: Oui.
- Itono: C'est de là aussi que vient l'idée des extra-terrestres? (Note de
Itono: à la page 44, dans l'épisode 18 intitulé "Une prière à la statue de
pierre" comme montré à gauche, Manami demande: " D'où viennent nos
ancêtres ?", ce à quoi le grand-père répond: "Hum… il n'est pas
impossible qu'ils viennent de très loin par-delà le soleil").
- Matsumoto: Exactement.
Au sujet des lieux du déroulement de l'histoire.
- Itono: Passons à la question suivante. Quel est l'origine de l'escalier de
99,5 marches? Est-ce seulement le produit de votre imagination?
- Matsumoto: Fondamentalement, c'est bien le cas. En gros, je me suis inspiré
par exemple du parc d'Inokashira situé vers le temple de Kichijô à Tôkyô. Vers
Setagaya, à cette époque, il y avait aussi le parc situé aux alentours de
Akazutsuka près de mon lieu de travail. Et aussi dans la ville où j'habitais,
la ville où je suis né: Takaoka, située dans la préfecture de Toyama (NDR:
environ 175 000 habitants). Dans cette ville se trouve le parc de Kojô, qui est
à la source de mon inspiration. On le retrouve aussi dans le manga "La
voie du manga" de Fujikofujio, qui est également originaire de Takaoka
(NDR: Fujikofujio est le nom de plume sous lequel Doraemon a été publié. Ce
pseudo regroupe en fait deux auteurs. Fujimoto Hiroshi, dit Fujiko F Fujio,
s'occupait des dessins. Abiko Motoo, dit Fujiko A Fujio, s'occupait de
l'histoire).
-Itono: De Fujimoto (Hiroshi) ou Abiko (Motoo), il s'agit de Fujimoto n'est-ce
pas?
- Matsumoto: Fujiko F Fujio, oui. Je pense que c'est A qui a dessiné "La
voie du manga" et que c'est F qui s'en est chargé pour Doraemon. Mon
sempai direct était F. Il a fréquenté les mêmes établissements scolaires que
moi: l'école primaire Jôzuka à Takaoka, le collège Takaoka à Takaoka, le lycée
des Arts et Métiers de Takaoka. F est donc mon sempai, et pour lui je ne suis
qu'un misérable kôhai…
(Notes de Itono: L'école primaire Jôzuka est située à Takaoka-shi,
Nakagawa-machi, 5-1.
Matsumoto est né le 13 octobre 1958. Fujiko F Fujio (Fujimoto Hiroshi) est né
le 1 décembre 1933, ce qui fait un écart sempai-kôhai de 25 ans. En outre, F
(Fujimoto) et A (Abiko) se sont rencontrés en 1944 à l'école primaire publique
Jôzuka.
Collège Takaoka: Takaoka-shi, Takaoka-machi, 4-1.
Lycée des arts et métiers de Takaoka: Takaoka-shi, Nakagawa 1-1-20.
Parc de Kojô à Takaoka: à dix minutes à pied environ depuis la gare JR de
Takaoka.)
Page 19
- Matsumoto: Il n'y a pas d'escalier à 99 marches dans le parc de Kojô. Mais sa
propre constitution, l'étang, le fait de pouvoir y faire de la barque, m'ont
inspiré. Ou encore, le fait de parcourir à pied les rangées d'arbres, les
chemins du parc, toute mon inspiration vient de ce parc. Et au milieu de tout
ça j'avais souhaité intégrer dans l'histoire un parc avec un vieux château –
style parc avec un vieux château en ruine - mais ça n'a pas été possible, parce
que ça ne collait pas à l'univers d'Orange Road.
- Itono: Dans les environs de Tôkyô…ça aurait été certainement difficile non ?
- Matsumoto: C'est pourquoi il n'en reste que les contours (NDR: de l'idée
d'origine).
- Itono: Et maintenant passons au kissaten ABCB si vous le voulez bien (NDR: en
français, on pourrait traduire kissaten par café ou salon de thé, mais aucune
de ces traductions n'est satisfaisante à mon avis).
- Matsumoto: Le nom du kissaten vient du titre de l'album du groupe de rock
Genesis intitulé "ABACAB". En fait, c'est parce que je suis un fan de
ce groupe. Quant au design de l'ABCB, à cette époque, il y avait à
Shimokitazawa un café, un genre de café-bar, qui portait le nom de
Gen'eishashinkan ou bien Katsudôdaishashinkan. J'ai complètement fait mien ce
design. (NDR: Geneishashinkan à "Studio de photos Illusion";
Katsudôshashinkan à "Grand studio de photos Action". Bref ce passage
me laisse perplexe: pourquoi un café porterait-il le nom d'un studio de photos
? Je pense qu'en fait il s'agit d'un café qui était collé à un studio de photos
portant l'un ou l'autre des deux noms précédents. Vu que y'a pas mal d'erreurs
dans le fan book, ça doit plutôt être ça).
- Itono: Pour être plus précis, dans quel coin était-il situé?
- Matsumoto: Du côté de la sortie très fréquentée de la gare de Shimokitazawa,
peut-être côté sud ? Du côté où il n'y a pas de passage à niveau. Il y a une
sortie, puis un konbini (NDR: supérette en français, mais je déteste cette
traduction), une place, juste avant un kissaten, juste après avoir franchi les
portiques de contrôle de billets (de la ligne Odakyû), c'est la sortie sur la
gauche. (Note de Itono: Après m'être rendu sur place à l'aide d'un plan, c'est
dans l'arrondissement de Setagaya, à Kitazawa 2-12-2, au milieu de la ruelle du
côté qui donne sur le 13 (NDR: donc le côté qui donne sur le 2-13-xx. Au Japon,
le système d'attribution d'adresses est complètement différent. Disons grosso
modo que tout est quadrillé en parties - sous-parties - sous-sous-parties. Ca
n'est pas très pratique d'ailleurs comparé au système français). A l'heure
actuelle, le magasin est peint en vert et s'appelle STAR VERRY. C'est une
friperie pour femmes). A pied ça doit prendre 10 minutes; 5 minutes c'est un
peu juste. Il faut aller tout droit (en descendant la rue principale), et
tourner un peu dans la ruelle et c'est là.
- Itono: En tournant à droite n'est-ce pas?
- Matsumoto: Je ne sais pas très bien. Le bâtiment a dû disparaître depuis non?
- Itono: Oui, il s'est transformé en pub à la mode ou autre chose dans le style
paraît-il… (Note de Itono: vers 1995, c'est devenu le "Pub Club
Y-Y").
Page 20
- Matsumoto: Exact ! Les murs ont été peints en rose. Au début, ils étaient tout
blancs. L' ABCB était de cette couleur. C'était exactement le genre de kissaten
que je désirais pour mon travail, exactement le genre de boutique où Madoka
devait travailler. Mais je me demandais si cela existait. En fait de simple
kissaten, à cette époque c'était le début de la culture des cafés et autres
cafés-bars, et je pensais qu'un lieu comme un café dans lequel on pourrait
aussi boire de l'alcool serait pas mal pour mon histoire. A cette époque
justement, je vivais aux alentours de Shimokitazawa, je me promenais souvent
dans le coin et comme j'avais un appareil photo sur moi, j'ai pris en photo un
magasin qui avait retenu mon attention (et qui a plus tard servi de modèle pour
l'ABCB). J'ai dû demander la permission aux employés de la boutique et j'ai dit
quelque chose comme: "Je souhaiterais utiliser cette photo pour mon
travail, c'est possible ?". Je ne sais pas si je me suis adressé au
véritable responsable de la boutique mais j'ai reçu l'autorisation. "Je
peux l'utiliser ?" "Oui, oui allez-y !" "Merci!", ça
s'est passé à peu près comme ça. On ne m'a pas demandé d'argent, et on ne m'a
pas dit quelque chose du style : "A chaque fois que vous l'utiliserez,
demandez l'autorisation !". Et donc je l'ai utilisée.
Quant au design de l'intérieur de la boutique… celui du Katsudôdaishashinkan
était complexe et très détaillé. Tout y était en désordre. J'en ai pris
beaucoup de photos. Mais dessiner tout ça était trop difficile à cause du
désordre excessif. Le design de l'intérieur était bien mais trop étriqué. Il y
avait un comptoir, de multiples tuyaux qui passaient au-dessus, tout était trop
complexe, et ça rendait difficile le travail de mon assistant. Donc nous avons
tout simplifié.
- Itono: Du premier épisode jusqu'au 18 ème, la structure intérieure de l'ABCB
ne change pas n'est-ce pas ?
- Matsumoto: C'est exact. Au tout début, nous avons dessiné un plan, le lieu
dans les grandes lignes, "Ici il y aura le comptoir, ici les
tables…"…Il y a deux étages n'est-ce pas? Un lieu à deux étages n'était
pas vraiment nécessaire mais le deuxième étage apparaît, peut-être une fois
seulement (NDR: attention, ici j'ai conservé la façon japonaise de compter les
étages pour simplifier la traduction. Au Japon, le premier étage correspond au
rez-de-chaussée en France, et ainsi de suite).
- Itono: C'était au moment du rangement n'est-ce pas?
- Matsumoto: Oui, dans l'histoire où le propriétaire de l'ABCB revient d'un
rangement (NDR: ou du règlement d'une affaire importante. Tout cela n'est pas
très clair, mais toujours est-il que l'étage du dessus apparaît dans le tome 4
de l'édition Jump Comics dans l'histoire commençant page 140). J'ai dessiné
sommairement l'intérieur de l'ABCB, je l'ai transmis à mon assistant et puis je
lui donnais des instructions: "Maintenant ce personnage se tient debout
ici" "Donc dessine cet arrière-plan s'il te plait". Il les
suivait à la lettre. D'abord je dessinais les personnages… d'abord je faisais
la mise en page. Il y avait les commentaires explicatifs pour chaque planche
dans lesquels je ne parlais seulement que de la mise en page et des dialogues.
Normalement, la façon correcte de procéder est de dessiner tout rigoureusement,
y compris les personnages. Mais je n'y écrivais que les dialogues. Au départ je
le faisais, mais j'ai fini par en être lassé.
Page 21
Puis je dessinais les personnages. La première chose que j'expliquais dans les
commentaires explicatifs était la mise en page. De cette manière, je prenais
une feuille de papier toute blanche sur laquelle j'expliquais tout d'abord la
mise en page puis j'y écrivais les dialogues. C'est donc durant cette phase que
je décidais d'une mise en page adéquate. En tout cas, mon travail était
d'indiquer seulement la quantité de dialogues et de cases sur la page en
question. Fondamentalement, j'écrivais d'abord les dialogues. Ils prévalaient
sur le reste.
Au sujet de ce qui a été refusé.
- Itono: Je pense qu'il y a beaucoup d'histoires et de choses qui ont été
refusées. Est-ce qu'en plus il y a des histoires qui n'ont pas vu le jour pour
des problèmes de chronologie liés aux époques ou aux saisons?
- Matsumoto: Dans l'histoire en elle-même, le personnage du grand-frère de
Hikaru a été mis de côté. Mais fondamentalement, je n'ai pas l'impression que
c'est un personnage qui a été refusé dès le premier chapitre d'Orange Road.
C'est seulement qu'il y a aussi des histoires qui manquaient de bonnes idées au
point d'être refusées.
- Itono: Il ne fait pas de voyage scolaire. C'est juste qu'il part en voyage
comme bon lui semble. Je me disais d'ailleurs qu'il avait beaucoup d'argent.
- Matsumoto: N'est-ce pas? Dans le chapitre consacré à Okinawa, il est en
voyage effectivement. (NDR: mais il ne répond pas à la question là).
"Le fait est que lorsque je m'amusais vraiment lorsque je dessinais des
histoires concernant Hikaru!"
- Itono: En y repensant maintenant, est-ce qu'il y a des histoires qui n'ont
jamais vu le jour et pour lesquelles vous pensez que c'est mieux ainsi ?
- Matsumoto: Plutôt que les histoires à proprement parler, c'est surtout les
sentiments de Madoka que je n'ai pas beaucoup dessinés n'est-ce pas ? En
montrant de façon claire et facilement compréhensible le point de vue de
Kyôsuke et au contraire en faisant de Madoka un personnage mystérieux, je pense
que j'ai créé une alchimie efficace. Cependant, la question de savoir quoi
dessiner en ce qui concerne le point de vue de Madoka revenait à moitié à
montrer ce qu'elle pensait de Kyôsuke, où son point de vue sur une histoire
même si celle-ci ne mettait pas en scène le jeune indécis. Et il y a plusieurs
histoires de ce type n'est-ce pas ? Par exemple dans celle où Kyôsuke devient
un poisson (NDR: j'ai un trou de mémoire, c'est bien Kyôsuke qui devient un
poisson ?), c'est ce genre d'histoire où le point de vue de Madoka prend une
place importante.
Lorsque Kyôsuke est absent, le point de vue dessiné devient de temps en temps
celui de Madoka, mais généralement ce n'est pas le cas.
On touche ici à une partie délicate: ce qu'apporte le point de vue de Madoka.
Parce que si j'avais complètement dévoilé ce que ressent Madoka, l'intrigue
n'en aurait plus été une. J'ai volontairement dissimuler certaines choses
concernant sa façon de penser et à partir de là il y a des éléments qui ont
fait avancer l'intrigue et d'autres qui n'ont pas été dessinés. Mais en fait j'ai
le sentiment que je voulais vraiment tout dessiner.
Page 22
- Itono: Dans "1+1 n'est pas égal à trois" (volume 18 "Les deux
qui ne peuvent pas rentrer" page 124) (NDR: On y voit Madoka assise sur le
sol pensant: "Si seulement je n'étais pas née femme…"), ou encore
dans l'histoire avec une peluche (volume 10 "Quel anniversaire!").
Au sujet du fait que lorsqu' Hikaru veut quelque chose, on doit lui céder…
(volume 18 page 149; et volume 1 pages 127-129).
- Matsumoto: A ce moment, je pense que je voulais davantage préciser par le
dessin le rapport entre sa façon de pensée et son comportement.
Comparaison entre Madoka et Hikaru.
Autre chose au sujet des personnages. A la base, Orange Road est séparé entre
les histoires mettant en scène Madoka et celles concernant Hikaru, et ce
généralement dans une proportion de 3 pour 1 environ. Pour trois histoires
concernant Madoka, on peut en compter 1 seule pour Hikaru. Il existe un cycle
de répétition des histoires semblant être dédiées à Hikaru de l'ordre de 1 pour
3 ou 4. C'est sans doute pour conserver un équilibre relatif à celui que
présuppose une relation triangulaire. Mais sur le plan de la réalisation du
manga, les histoires la concernant me permettaient de souffler un peu. Et
évidemment, si j'avais réalisé trop d'histoires au sujet de Madoka, que ce soit
au niveau des dialogues ou des dessins, cela n'aurait-il pas fini par mettre un
terme à l'histoire en elle-même?
Le fait est que je m'amusais vraiment lorsque je dessinais des histoires
concernant Hikaru. J'étais vraiment heureux lorsque le tour d'Hikaru venait. Il
faut dire qu'en termes de rapidité, dessiner Madoka était deux fois plus long
qu'Hikaru. Donc, pour faire un dessin qui me satisfasse suffisamment, ça
prenait 10 minutes pour Madoka et 5 pour Hikaru. Et 10 secondes pour Kyôsuke. A
vrai dire, quand je dessinais les histoires concernant Hikaru, cela me
permettaient de me relaxer et de pouvoir dessiner sans contraintes.
C'était vraiment lorsque je dessinais les histoires mettant en scène Madoka que
j'étais tendu. Dans un certain sens parce que c'était l'héroïne principale. Il
y avait des parties dont j'étais suffisamment content, mais même lorsque
j'avais fini, j'effectuais des corrections à de nombreuses reprises: "Ce
trait ne me plait vraiment pas, corrige-le encore!", "Concernant ce
trait, je n'aime pas la forme des yeux, recommence encore!". Je devais m'y
reprendre à un certain nombre de fois pour faire un dessin de Madoka, alors que
dans le cas d'Hikaru c'était fini en un seul jet. Vraiment facile!
- Itono: Ce n'est sans doute pas la formule la plus appropriée mais peut-on
donc dire que vous vous sentiez plus proche du personnage d'Hikaru?
- Matsumoto: Oui tout à fait. Comme je me sentais proche d'elle, j'étais en
mesure de la dessiner comme un personnage secondaire normal.
Post de Jean Meyrand (8 mai 2006)
Voilà une traduction
des pages 23 et 24 du fan book. C'est maigre mais j'ai pas trop le temps en ce
moment. Bonne lecture.
Page 23
Ce qui revient à dire que, et je m'en excuse auprès des fans d'Hikaru,
l'héroïne principale étant Madoka, l'énergie lui étant consacrée…je pense
qu'environ 70 % de l'énergie épuisée à la conception d'Orange Road revenait au
seul personnage de Madoka et que cette proportion était due au seul aspect
visuel de l'héroïne.
Donc je dépensais énormément d'énergie en la dessinant mais les dialogues ou
les histoires montrant ses sentiments étaient peu fréquents voire pratiquement
inexistants. Tout cela était dans les histoires que je voulais dessiner à
l'époque (NDT: mais qui n'ont pas été retenues)…ça m'est sans doute resté sur
le cœur.
- Itono: Par exemple, prenons un volume du manga: après 18 pages concernant le
sujet principal du manga, voici le manga hors-sujet d'Hikaru d'environ trois
pages. Est-ce qu'en tant qu'auteur il y avait des parties du manga qui étaient
perçues et dessinées de cette façon?
- Matsumoto: Certainement oui. Je ne peux pas le nier.
L'illustration préférée.
- Itono: Passons à la question suivante: quelle est l'illustration qui vous
plait le plus?
- Matsumoto: C'est aussi celle qui plaisait le plus aux lecteurs. Je l'ai déjà
dit dans une autre interview mais plus clairement c'est le dessin où l'on voit
Madoka sous la douche (Note: Couverture du volume 3. L'illustration en haut à
gauche est tirée du volume deux de l'édition Aizô. Toute deux sont semblables).
Il représente la série. Si on devait faire un sondage auprès du public,
peut-être est-ce ce dessin qui resterait dans les impressions de tous au sujet
d'Orange Road. On me disait qu'au fil du temps mes dessins étaient devenus plus
fins, mais ce plaisait avant tout n'était pas une question de technique
générale: c'était juste les dessins la représentant. Comme ce type de
commentaires était le plus récurrent, mes dessins ont rapidement changé du tout
au tout. En particulier, Madoka est devenue plus glamour. En ce qui concerne le
galbe de ses jambes, j'aime bien cette partie…la cuisse (NDT: en référence au
fameux dessin).
Une autre illustration me plaisant beaucoup: "Tentation dans la chambre
secrète" qui doit être la couverture du volume 15, et qui a été faite en
couleurs. C'est Hagiwara qui y a appliqué des tons "écrans".
(Remarque de Itono: c'est le même dessin que celui de la couverture du volume
13. La version présentée à droite est tirée de la page 67 du volume 15). (NDT:
c'est celle à laquelle fait référence Matsumoto, mais en se trompant car il ne
s'agit pas de la couverture).
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Au sujet de Hagiwara Kazushi et Okazaki Takeshi.
- Matsumoto: Hagiwara effectuait si l'on peut dire un travail d'assistant en
chef au sein de mon équipe. Il n'y est entré qu'à partir de la seconde moitié
de l'aventure "Orange Road". (Note de Itono: d'après la liste du
staff technique publiée dans le volume 18 à la page 168, Hagiwara a fait ses
débuts au sein de l'équipe à partir du tome 11 et Okazaki à parti du tome 14,
tout deux ayant participé jusqu'au tome 18).
Son dessin était très dégrossi mais Hagiwara avait beaucoup de goût. Ses choix
de couleurs, son trait pour les personnages… tout ce qu'il faisait avait
beaucoup de charme. En ce qui concerne les esquisses ou la constitution des
images, pour le dessin à proprement parler donc, Okazaki était meilleur. Je lui
confiais l'encrage. Curieusement, Hagiwara n'avait jamais fait d'encrage
jusqu'à son arrivée dans l'équipe. Lors du recrutement d'assistants, j'avais
précisé: "Venez avec vos propres dessins" dans l'annonce et ce que
m'avait envoyé Hagiwara était un manga entièrement dessiné au stylo à bille. Et
donc jusqu'alors, il y avait devant moi une personne qui était chez le "dirty"
Matsumoto, qui avait déjà eu une expérience d'assistant, mais qui n'avait
jamais réalisé d'encrage et qui dessinait des manga au stylo bille. Ses traits
au stylo bille était vraiment très bons. Quoi qu'il en soit, c'était le fait
qu'il puisse donner beaucoup de charme à ses dessins qui m'a plu chez lui. A
son arrivée dans l'équipe, je lui ai confié l'encrage des petits personnages,
c'est-à-dire ceux des cases assez petites… il réalisait l'encrage de mes
ébauches… on prenait souvent du retard au niveau du bouclage donc il était
chargé de cette tâche (NDT: sans doute jusqu'à l'arrivée d'Okazaki).
Voilà, la suite dans dix ans